la dame du manoir
La vieille dame du manoir
avec son chien et son chat
silencieuse sur le perron
écoute pousser son romarin
Et le temps qui ne passe pas
et la temps qui ne passe plus
fait blanchir ses cheveux
tant qu’elle n’en a plus
La vieille dame du manoir
accoudée à sa fenêtre
regarde passer les calèches
en murmurant entre ses dents
Et sa peau est aussi vieille
que les crevasses de plafond
son cœur aussi sec
que les pierres des murs qui l’entoure
La vieille tour du manoir
abrite un lourd secret
emmuré pour toujours
un cœur dort
à tout jamais
Prisonnière et solitaire
cachée au regard des hommes
dans l’attente du meilleur parti
s’éteint la belle, devenue vieille